Confinés que nous sommes, nous cherchons des idées pour passer le temps et les activités créatives ont la côte.

• Confection de pain (grosse hype en France, rupture de stock de farine en rayon)… avec succès mitigé
• Confection de tout ce qui se mange (particulièrement de gâteaux si j’en crois instagram)
• Confection de masques en tissu pour affronter les postillons coronavirussés avec style
• Récurage intensif de chaque recoin du foyer
• Réparation de tous les petits trucs qui traînaient
• Elevage d’avocat en intérieur
• Grosse créativité pour occuper les enfants (c’est vous qui avez volé la farine pour la pâte à sel?)
• Reproduction de tableaux antiques avec les moyens du bord
• Jeux entre voisins
• Tri de placards (on y vient)
• Etc…

Même si le tri de placard est une activité populaire, peu pensent à se transformer en leur propre styliste le temps du confinement.

Et si on faisait passer le tri de garde-robe au niveau supérieur?

Bien sûr, on commence par virer tout ce qui est usé, ce dans quoi on ne rentre plus et ce qu’on a en quadruple exemplaires… Mais ensuite?

Le « spark of joy » est un critère bien trop basique pour être applicable à des objets aussi raffinés et complexes que les vêtements (enfin!).

D’autant plus que ceux ci forment un ecosystème de garde-robe interconnecté. Ainsi, si on bazarde ce petit T-shirt blanc tristoune qui sparke zéro joy, comment va-t’on porter cette jupe à l’imprimé multicolore? Je vous le demande.

Je ne suis pas non plus pour le critère selon lequel on doit virer tout ce qu’on a pas porté depuis plus de 6 mois. Car enfin, si la raison pour laquelle on n’avait pas porté ce top durant de longs mois (années?) n’était pas qu’il ne nous allait pas, ou qu’il était intrinsèquement moche mais qu’on ne savait pas comment le porter?

Un peu comme ce sachet d’orge qui traîne au fond de notre placard. Les grains d’orge sont ils mauvais? Non. Périmés? Non plus. Est ce qu’on a pas le début de la queue d’une idée sur la manière dont on va cuire et assaisonner ces amylacées (j’ai googlé pour ne pas faire de répétition)? Affirmatif!

Alors retroussez vos manches et mettez vous au travail. Aujourd’hui, vous êtes le mannequin et la styliste.

Et si d’aventure vous voulez encore passer au niveau supérieur, vous pouvez toujours me contacter pour une session de stylisme du placard à distance! (Tarifs customisés selon les besoins).

On y va!

Commencez par identifier les vêtements que vous ne portez pas. Il s’agit souvent de pièces un peu excentriques, ou, en tous cas, qui sortent de vos habitudes (un peu comme ces grains d’orges).

Ensuite identifiez pourquoi vous bloquez.

Est ce la forme, la couleur ou l’imprimé qui vous déroute?

1/ Si c’est la forme

Trop grand? 

En général, on peut toujours réussir à styliser un haut trop grand. Souvent une robe.

Par contre pour les jupes et autres pantalons c’est presque toujours mort sans passer chez la/le couturier-e. Et vous êtes confinées. Et lui/elle aussi On attendra.

Attaquez vous à votre vêtement trop grand avec les moyens du bord:

• on lui roulotte les manches
• on lui ouvre les boutons pour créer un décolleté (si il en a)
• on le rentre entièrement ou à moitié dans son bas (si c’est un haut donc)
• on le ceinture (ça marche pour les chemises/pulls/vestes mais parfois aussi pour les pantalons et jupes)
• on lui adjoint des talons
• on contrebalance en le portant avec d’autres vêtements moulants

Un à la fois ou tous en même temps selon l’envie du jour.

Trop petit?

Trop petit c’est trop petit. Si vous êtes boudinées sans espoir que ça vous aille à nouveau, oubliez.

Trop court?

Si c’est un haut, portez le avec du taille haute

Jeanne Damas

Si c’est une robe ou une jupe tentez les collants ultra opaques

Trop bizarre? 

Associez le à des basiques dont la forme vous est plus familière.

Des épaulettes alambiquées? Associez lui un pantalon simple ou une jupe droite

Une jupe au biais déconcertant? Portez la avec un haut à la coupe simplissime

Ça ne vous va pas?

Ici deux options.

Soit ça ne vous va vraiment pas car ce n’est pas adapté à votre morphologie.

Soit vous ne le portez pas comme il faut… l’exemple que je rencontre le plus souvent quand je vais chez mes clientes étant la jupe taille haute portée taille basse… Ou, en tous cas, pas là où est censée se trouver la taille.

Une jupe taille haute doit s’installer au point le plus étroit de votre buste.

2/ Si c’est la couleur

Elle vous fait un teint d’endive

Il est possible que la couleur ne vous aille tout bonnement pas. Il existe des couleurs qui nous font un teint d’endive (ne vous offusquez pas les endives #notallendives).

Néanmoins si il s’agit d’un vêtement qui se porte au dessous de la taille, en général on s’en fiche un peu qu’il nous donne bonne mine ou pas.

Par contre si c’est un haut c’est plus compliqué. Il y a cependant un remède assez efficace au teint grisâtre: j’ai nommé le rouge à lèvre (qui lui, doit impérativement vous aller bien).

Ça fonctionne aussi avec un accessoire placé près du visage (de type foulard, top sous le blazer, etc…)

Elle est trop flashy

Tempérez la avec des couleurs neutres à mi chemin sur la balance des gris.

Je m’explique. Supposons que vous soyez l’heureuse propriétaire d’un pull bleu Klein qui vous intimide pas mal.

Avec du blanc ou du noir (donc à une extrémité ou l’autre de la balance des gris), cette couleur va ressortir encore plus intensément.

Alors que si vous lui adjoignez un trench beige et un pantalon de costume gris le résultat sera plus doux car moins contrasté.

Anya Ziourova par Tommy Ton

Elle est trop bizarre

Portez la avec des couleurs neutres! Succès garanti! Personne ne résiste à ce traitement, pas même le rose saumon.

Sinon vous pouvez vous lancer dans des associations plus créatives comme des couleurs complémentaires ou voisines, des monochromes ou des camaïeux.

Vert chartreuse « bizarre » chez Net-à-porter

3/ Si c’est l’imprimé

Avec l’imprimé, un truc qui ne rate jamais c’est de coordonner vos autres vêtements à une des couleurs présentes dans ledit imprimé.

Par contre attention à ne pas choisir n’importe laquelle de couleurs de l’imprimé.

Que l’on parle d’une chemise blanche à pois rouge ou d’une chemise rouge à pois blancs: il est toujours plus moins risqué de faire le rappel avec la couleur la plus neutre pour une grosse pièce (comme le pantalon que l’on va porter avec la chemise).

Par contre, pour un accessoire (sac, chaussures), il est intéressant de choisir la couleur flashy, surtout si elle est traitée en « mineure » dans l’imprimé (comme les pois rouges sur la chemise blanche qui fonctionneront super bien avec un rappel de rouge à lèvres par exemple).

Ici elle a choisi de faire un rappel d’ocre sur le pantalon. Une couleur plutôt neutre.

Globalement, il est souvent plus payant de faire un rappel avec la couleur « mineure » de l’imprimé (le motif) plutôt qu’avec la couleur « majeure » (la couleur du fond).

On peut aussi tenter des associations plus créatives (léopard et rayures, rayures et fleurs, fleurs et léopard…) mais pour ceci je vous invite à lire l’article que j’avais consacré au sujet il y a fort fort longtemps. D’ailleurs ça vous tente une mise au goût du jour de mes anciens articles?

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J’espère que ce petit guide vous aura aidé à devenir votre propre styliste (en attendant une petite session avec moi).

Pour être encore plus créative, je ne peux que vous recommander la lecture d’autres articles du blog (vous ne savez pas comment porter le vert? Tapez vert dans la barre de recherche pour plein d’idées).

Et bien sûr de mon livre que j’ai construit comme un « livre de recettes du style ».

Dites moi en commentaire si cet article vous a aidé à styliser des pièces délaissées.

Bises non contaminées

Aloïs